lundi 28 septembre 2009

Visite privée

Dans la famille, je découvre l'eau chaude, demandez la mère: Aneth! Oui ok, ce site a été sité par Géraldine il y a des lustres... Il m'avait plu... et je l'avais oublié. Voilà qu'il resurgit par l'intermédiaire du Twitter d'Anne-So (n'étant pas geekette, je n'en ai toujours pas compris le principe mais on s'en f***...) et l'article sur Inès de la Fressange.



The Selby pour ne pas le nommer est le site de Todd Selby, photographe de mode. Il pousse la porte des appartements, des ateliers. Le résultat donne des visites guidées aux quatres coins du monde chez des artistes, acteurs, etc.. Le petit plus du site? Les photos ne sont pas mornes et vides. Au contraire, on voit les occupants en action, le rangement n'est pas toujours nickel car les intérieurs vivent, comme chez vous et moi. A la différence près que, perso, je n'ai pas forcément les moyens ou l'inventivité d'Inès...

photo: Todd Selby

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jeudi 24 septembre 2009

Comment faire aimer les courgettes aux enfants?

Petit Bonhomme, comme beaucoup d'enfants, n'est pas un grand fan de légumes. Les courgettes ne font pas exception à la règle. Voici une recette simple, qui se marie avec des grillades ou une viande en sauce (tomate, ça marche bien). Ces blinis se dégustent aussi très bien froids.

Blinis de courgettes
(pour 6 personnes)

  • 600g de courgettes (environ 6 petites courgettes)
  • 2 gousses d'ail
  • 150g de farine
  • 3 oeufs
  • 20cL de lait
  • 2 cuillères à soupe de persil haché
  • 1 cuillère à soupe d'huile
  • sel, poivre

Préchauffer le four à 180°C.

Laver et éplucher les courgettes. Les égrainer si nécessaire. Vérifier le poids de chair. Râper finement les courgettes.

Dans un récipient, mélanger farine, oeufs, lait. Ajouter les courgettes, l'ail haché et le persil haché. Saler et poivrer.

Faire chauffer une poêle avec un peu d'huile. Déposer des petits tas de pâte et faire dorer les blinis des deux côtés.

Placer les blinis dans un plat qui va au four et finir de les cuire au four 5 minutes.




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lundi 21 septembre 2009

Pourquoi j'ai choisi de ne pas allaiter...

C'est en lisant le post d'Isa que cela m'est revenu. Pas que je l'avais oublié, non, plutôt que je n'y pensais plus. Quand on me parle d'allaitement, tellement à la mode et encouragé en ce moment (et à juste titre!), j'ai ce petit pincement au coeur...




Quand j'attendais Petit Bonhomme, je ne m'étais même pas posé la question. Je lui donnerai le sein. C'était si naturel, si bénéfique, si beau. J'avais tout ce qu'il fallait: une bible inégalée et très claire: le livre de Marie Thirion, et des femmes qui avaient réussi et vécu pleinement leur allaitement. Il y aurait des embûches sans doute, mais il fallait le faire. Je ne pensais pas me heurter à un tel mur: mon caractère.




Quand Petit Bonhomme est né, les deux premières semaines ont été un enfer. Il pleurait souvent, tétait tout le temps le même sein (l'autre donnait si peu!) et surtout... me sollicitait souvent. Ne pas savoir s'il avait faim me minait le moral. Ne pas savoir s'il avait assez bu encore plus. Il était déjà si menu... Après une mammite, de la fièvre et un retour à la maison sous forme de loque pleurant tout le temps, je n'en menais pas large. Un soir, le Prince Charmant m'a pris dans ses bras et m'a dit "et si j'allais chercher des biberons?". Sans qu'on en parle, il avait compris. Et mon rapport à mon fils à changer. J'ai pris plaisir à le prendre dans mes bras, à jouer avec lui, même si petit, à lui chanter des berceuses, même fausses.





Alors quand j'ai su que Jolie Princesse allait venir égayer notre vie, ma décision a été vite prise. Elle serait nourrie au biberon, mais avec tellement d'amour. Et j'avoue que je ne regrette rien, je crois que nous en sommes tous plus heureux.



Je ne veux pas remettre en cause l'allaitement. Je crois toujours que c'est la meilleure façon de nourrir un bébé... quand on y arrive. Mais je crois aussi qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas y arriver. L'essentiel est de s'occuper de son enfant avec amour.

vendredi 18 septembre 2009

Douceur d'automne

Il y a peu, j'en avais déjà envie. Comme un avant goût d'automne. Quand nous avons reçu notre joli panier de légumes, le Prince Charmant a dit "Voilà, maintenant l'automne est là!". Comprenez: de la courge muscade, du raisin, des poires et... des quetsches. Je m'en régale tous les ans et cette année, point de mode lorraine, plutôt un accent alsacien pour ces petites amandines, délicieuses au goûter avec un grand thé chaud...

Amandines aux quetsches
(pour 12 petits gâteaux)

  • 18 quetsches
  • 300g de farine
  • 300g de sucre
  • 240g de beurre fondu
  • 4 oeufs
  • 100g de poudre d'amandes
  • 2 cuillères à soupe de cannelle

Préchauffer le four à 180°C et beurrer les moules.

Fouetter les oeufs avec le sucre et la cannelle, ajouter le beurre fondu, la farine et la poudre d'amandes. Répartir cette préparation dans les moules.

Couper les quetsches en deux et les répartir dans les moules.

Faire cuire 30 minutes.

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mardi 15 septembre 2009

Et de 4, Petit Bonhomme!


Petit Bonhomme a aujourd'hui 4 ans. Si tout va bien, il a 4 ans à l'heure où se post est publié. Que de souvenirs... Mais ne soyons pas nostalgiques. Profitons de Petit Bonhomme aujourd'hui. Et de son sens de l'exactitude.

Nous deux, mercredi 9 septembre.


Maman - Tu sais, je reprends le travail lundi. Donc je n'aurai pas le temps de préparer tes gâteaux d'anniversaire pour l'école. Tu fêteras donc ton anniversaire vendredi, le 11. On fait toujours des muffins aux pépites de chocolat?

Petit Bonhomme - Mais mon anniversaire, c'est le 15, pas le 11!

Maman - Oui, je sais. Mais pour le 15, je n'aurai pas le temps. Alors tu le fêteras le 11...

Petit Bonhomme - Mais mon anniversaire, c'est le 15, pas le 11!...

(à ce stade, vous pouvez faire plusieurs copier-coller)

Après quelques minutes, l'information est arrivée à bon port. Depuis, toute l'école sait que j'ai repris le travail le lundi 14 et que c'est pour ça que Petit Bonhomme a fêté son anniversaire le 11...

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lundi 14 septembre 2009

Working Girl


Lundi 14 septembre. 8:00. Normalement, je suis au bureau. Reprise aujourd'hui. Pffff! J'veux pas y aller! C'est trop dur, je vais devoir me lever à 6:00 et laisser mes petits bouts chez des tortionnaires aussi horribles que les maîtresses de maternelle et Nounou (que Petit Bonhomme m'a réclamé à corps et à cris la dernière semaine du mois d'août et chez qui Jolie Princesse a dormi comme un ange). Comment une maman normalement constituée pourrait-elle laisser faire ça?


En même temps, c'est dur à dire mais: JE N'EN PEUX PLUS DE RESTER A LA MAISON!!!! J'étouffe, je me flétris, je regarde "Plus belle la vie" et les "Chiffres et les Lettres"... euh, non, pas encore quand même! Mais je veux sortir du cercle infernal: couches-biberons-lessives-repassage-école etc... Je ne veux plus que mes discussions d'adulte se limitent, dans la journée, au bonjour-bonsoir-il fait beau d'avec la boulangère ou aux nouvelles de la santé de ma charmante mais "assez âgée" voisine. Je sais, il ne faut pas prendre les choses comme ça. Je n'y arrive pas. J'ai juste l'impression de disparaître socialement. De lire le soir dans le regard du Prince Charmant: "tu es en vacances, tu peux bien faire ça". Même s'il ne le pense pas.

Alors oui, j'ai honte mais:



je veux retourner au boulot.





Note: ok, je vous raconte dans quelques temps si je pense encore cette atrocité...

vendredi 11 septembre 2009

"Dans l'or du temps" de Claudie Gallay

A l'automne dernier, Patricia me donnait l'eau à la bouche avec les "Déferlantes" de Claudie Gallay. Je n'ai pas encore ouvert ce roman-là, mais quand, il y a quelques temps, j'ai trouvé "Dans l'or du temps" à la médiathèque, j'ai pensé que c'était un premier pas vers cet auteur. Je n'ai pas été déçue. J'ai trouvé un style fait de petites touches de couleur, de phrases brèves mais précises. On s'imagine très vite dans la maison d'Alice et de Clémence, avec son jardin, son verger, sa verrière. Sans description en tant que telle, on se laisse transporter par le récit. Pour moi, le jardin est anglais, un peu fou mais étudié, avec des roses anciennes, la salle à manger est forcément sombre, avec des murs vert jade et de vieux tissus aux couleurs défraîchies. Les odeurs sont presque présentes aussi. Et puis, outre l'atmosphère qui sied à cette fin d'été, la rencontre d'Alice et du narrateur, les souvenirs qu'il lui fait évoquer deviennent vivants et fascinants. On est presque étonné de découvrir des secrets, de constater que ni l'un ni l'autre ne sortiront indemnes de cette relation. Avec une grande économie de moyen, un tracé un peu flou, de petites touches précises, le tableau se dessine et impressionne à la manière d'un Seurat.


Un été en Normandie. Dans une maison en bord de plage, un jeune couple et leurs jumelles s'installent dans leurs vacances. Jeux de plage, baignades et promenades tissent le quotidien des jours. L'homme, cependant, s'échappe de plus en plus souvent pour rendre visite à une vieille dame singulière, Alice Berthier, rencontrée par hasard. Sa maison, derrière un portail envahi de lierre, semble figée par le temps. Des fétiches sacrés, livres, photographies, s'entassent dans les armoires, toute une mémoire liée à une tribu indienne, les Hopi. Dans un jeu de conversations fascinantes, Alice va distiller des pans de son histoire: son voyage, adolescente, en Arizona, dans le sillage d'André Breton, la fascination des surréalistes pour la culture sacrée des Hopi. Mais, de visite en visite, alors que l'homme semble pris au piège de cette rencontre, Alice va progressivement révéler le secret de sa vie.


Choisir un extrait n'était pas évident. Celui-ci me semblait adapté pour dépeindre l'atmosphère des conversations sans trop dévoiler l'intrigue.


Je suis retourné chez Alice. Je voulais lui rendre les lettres. Je me souviens, c'était un mardi. Le laitier était passé. Il passait toujours le mardi. Il apportait deux litres qu'il laissait dans un panier prévu à cet effet et qui était accroché à la grille.
J'ai pris les bouteilles.
Le jardin était mouillé. Les feuilles des brugmansias pendaient. Les fleurs de géranium. Les tulipes pliées sur leurs tiges.
Alice était sous la verrière. Quand elle m'a vu, elle s'est levée. Le datura avait fleuri. C'était sa première fleur.
Elle m'a montré.
-Hier, quand Clémence est venue voir, il n'y avait rien, et ce matin, la fleur est grande ouverte.
Les pétales, leur couleur, bleu vif et les reflets mauves à l'intérieur.
On aurait dit du velours. Ou autre chose. L'intérieur d'un sexe de femme.
Je me souviens avoir pensé cela.
D'autres fleurs étaient en bouton. Pour d'autres jours. Dans d'autres pots.
-Les fleurs de datura ne durent qu'un jour. Cette fleur est là, et ce soir, elle sera morte.
J'ai posé les bouteilles de lait sur la table. Dans la cuisine. La boîte qui contenait les lettres. Alice lui a jeté un rapide coup d'oeil. Elle n'a rien demandé.
Je me suis assis. Elle a préparé le thé.
Du Gong Fu, un thé qui doit se boire lentement et sans parler, m'a-t-elle expliqué.
-Clémence est allée spécialement dans la forêt chercher de l'eau de source, un endroit qu'elle connaît, où elle dit que l'eau est la plus pure qui soit. Elle dit aussi qu'on ne peut faire le Gong Fu qu'avec cette eau-là.
Je n'aimais pas le thé. Mais ici je le buvais. C'était ainsi. Il m'aurait été impossible de faire autrement.
Elle m'a souri.
-Tous ces jours... J'ai cru que vous ne reviendriez pas.
Un petit papier était roulé sur le plateau, à côté des tasses. C'était l'une des dernières maximes choisies par Clémence.
Je l'ai lu. Une première fois à voix haute.
Ne parle pas de la mer au poisson qui vit au fond du puits, il ne comprendrait pas.
Et une deuxième.
On a bu le thé. En silence. Nos regards se croisaient. Par-dessus nos tasses.
Etions-nous de la même mer? J'aurais voulu le lui demander. Je ne l'ai pas fait. Sans doute j'ai eu peur qu'elle me réponde que c'était du même puits que nous étions.
La dernière gorgée. Ce goût de thé. Il me donnait des frissons. L'odeur sur ma langue. Imprégnée. Le dégoût.
J'ai reposé ma tasse.
-J'ai lu les lettres.
-Forcément.
Elle buvait. Lentement. Plus lentement que moi. Par toutes petites gorgées. Détachant à peine ses lèvres de la tasse.
-Vous parlez le hopi? j'ai demandé.
-Je le parlais. Quelques mots. Et ces quelques mots sus, je les ai oubliés.
-Votre père... avec Breton?...
-Ils ne se sont jamais revus.
-Même après, de retour à Paris?
-Même après.
-Et ce jeune garçon, Otto?
-Quoi Otto?
-Parlez-moi de lui.
-Il n'y a rien à en dire.
-Qu'est-il devenu?
Elle s'est tue. J'ai cru qu'elle ne m'avait pas entendu. Et puis elle a murmuré:
-Je ne sais pas...
Elle a repris sa tasse, elle la faisait tourner entre ses mains. D'une main dans l'autre. Elle se taisait. Comme si elle ne pouvait pas raconter plus vite. Qu'il y avait un rythme imposé. Une sorte de gouvernance intérieure.
Je lui ai demandé si elle pouvait me montrer une photo d'Otto. Elle m'a dit qu'elle n'en avait pas.
-Dans ses lettres, votre père dit qu'il a pris plusieurs photos de lui.
Elle a eu un petit rire nerveux.
Elle a bu la dernière goutte de thé qui restait tout au fond de sa tasse et puis elle s'est levée. Elle s'est avancé jusqu'à la porte.
-Revenez demain. Peu importe l'heure.
Je suis resté seul à la table.
Le chat est entré. Il m'a regardé, étonné de me trouver là et puis il a sauté sur mes genoux et de mes genoux, sur la table. Son regard. Il s'est couché de tout son long entre nos tasses.
Un doux ronronnement sourdait de lui comme un chant secret. J'enviais cela, sa plénitude calme. Apaisante. Le bonheur tranquille de ce chat. Je le regardais.
Je l'ai regardé longtemps, même quand il a cessé de ronronner.
Même après, quand il a sauté de la table et qu'il a disparu dans le couloir, je crois que je le regardais encore.
Avant de partir, j'ai mis les tasses dans l'évier, je les ai lavées, essuyées. Et puis laissées là, sur la table.
J'ai aussi punaisé le proverbe contre la porte de l'armoire, avec les autres.


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mercredi 9 septembre 2009

Shopping en ligne


Les vêtements sont bien coupés, bien pensés (merci les petits élastiques sur les côtés), gais et solides. Et en plus il y a 20% de remise dès 60€ d'achats pour le lancement du site. Que demander de plus?
La Compagnie des Petits ouvre son site en ligne (cliquez sur l'image) et cela valait le coup d'être dit!
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mardi 8 septembre 2009

Maman incohérente

Il y a longtemps que j'attendais ce jour. Petit Bonhomme est à l'école toute la journée, Jolie Princesse fait son après-midi d'adaptation chez Nounou, le Prince Charmant engrange des sous pour sa petite famille. J'ai (enfin!) un après-midi pour moi toute seule. Libre, de dormir, de livre, de me faire du thé, sans guetter les pleurs, consoler, faire des areuh-areuh ou jouer aux dominos. J'ai mon rendez-vous chez la coiffeur (imaginez ma tignasse qui a (à peine) vu des ciseaux depuis mi-juin...) et le reste de l'après-midi (jusqu'à 16:00, heure du lâchage des fauves à l'école) pour buller... Alors pourquoi commencer à angoisser? Jeter un oeil fiévreux sur le portable ou l'horloge? Taper 3131 sur ma ligne fixe? Lire deux pages et puis me lever, tourner, me rasseoir, aller ouvrir une fenêtre et puis non, la fermer, allumer la télé, zapper nerveusement? Pourquoi? Parce que je suis une maman...

lundi 7 septembre 2009

"Dans les bois éternels" de Fred Vargas

Comment savoir que mes vacances se sont bien passées? Quand j'ai réussi à savourer mon Fred Vargas. Depuis trois ans, c'est immuable: je me réserve un de ses ouvrages pour notre séjour chez mes parents, près de Carcassonne.
Voici un roman qui ne m'a pas déçu: dense, avec une bonne intrigue, il permet également de suivre les personnages, de les découvrir dans leur évolution. Avoir lu les précédents (en particulier "Sous les vents de Neptune") est un plus. Mais n'est pas indispensable. On reste certes dans les références moyenâgeuses et les tueurs un peu tordus, aux buts obscures. Les méthodes d'Adamsberg restent marginales. Mais c'est aussi pour cela que j'aime les intrigues de Fred Vargas.


J'ai choisi un extrait qui souligne la relation Adamsberg-Danglard, le ping-pong qui lie les deux hommes et les aide à démêler les fils de l'histoire.


Adamsberg se laissait descendre vers la Seine, suivant le vol des mouettes qu'il voyait tourner au loin. Le fleuve de Paris, si puant soit-il certains jours, était son refuge flottant, le lieu où il pouvait le mieux laisser filer ses pensées. Il les libérait comme on lâche un vol d'oiseaux, et elles s'éparpillaient dans le ciel, jouaient en se laissant soulever par le vent, inconscientes et écervelées. Si paradoxal que cela paraisse, produire des pensées écervelées était l'activité prioritaire d'Adamsberg. Et particulièrement nécessaire quand trop d'éléments obstruaient son esprit, s'entassant en paquets compacts qui pétrifiaient son action. Il n'y avait plus alors qu'à s'ouvrir la tête en deux et tout laisser sortir en pagaille. Ce qui se produisait sans effort à présent qu'il descendait les marches qui le conduisaient sur la berge.
Dans cette échappée, il y avait toujours une pensée plus coriace que les autres, telle la mouette chargée de veiller à la bonne conduite du groupe. Une sorte de pensée-chef, de pensée-flic, qui s'évertuait à surveiller les autres, les empêchant de passer les bornes du réel. Le commissaire chercha dans le ciel quelle mouette tenait aujourd'hui le rôle monomaniaque du gendarme. Il la repéra rapidement, en train de rabrouer une jeunette qui s'amusait à lutter vent debout, oublieuse de ses responsabilités. Ensuite, elle fonça vers une autre étourdie qui virevoltait au ras de l'eau sale. Mouette-flic criant sans discontinuer. Pour l'heure, sa pensée-flic, également monomaniaque, passait en vol rapide dans sa tête, en aller-retour continu, et piaillait Il y a bien un os dans le groin du porc, il y a bien un os dans la verge du chat.
Ces connaissances nouvelles occupaient beaucoup Adamsberg, en même temps qu'il rôdait le long du fleuve, aujourd'hui d'un vert sombre et très agité. Il ne devait pas y avoir beaucoup de gens qui savaient qu'il y avait un os dans la verge du chat. Et comment s'appelait cet os? Aucune idée. Et quelle forme avait-il? Aucune idée. Peut-être une forme étrange comme celle du groin de porc. Si bien que ceux qui le découvraient devaient se demander où placer cet inconnu dans le puzzle gigantesque de la nature. Sur la tête d'un animal? Peut-être l'avaient-ils sacralisé, comme la dent du narval dressée sur le front de la licorne. Celui qui l'avait extrait de Narcisse était sans doute un spécialiste, peut-être en faisait-il collection, comme d'autres de coquillages? Et pour quoi faire? Et pourquoi ramasse-t-on les coquillages? Pour leur beauté? Pour leur rareté? Comme porte-bonheur? Selon la leçon qu'Adamsberg avait enseignée à son fils, il sortit son portable et appela Danglard.
-Capitaine, à quoi ressemble un os de verge de chat? Est-ce harmonieux? Est-ce beau?
-Pas particulièrement. C'est seulement bizarre, comme tous les os péniens.
Tous les os péniens? se répéta Adamsberg, déconcerté à l'idée que l'anatomie des hommes lui ait elle aussi échappé. Adamsberg entendait Danglard taper sur son clavier, rédigeant probablement le procès-verbal de l'expédition d'Opportune, ce n'était pas le moment de la déranger.
-Bon sang, dit Danglard, on ne va pas parler de ce foutu chat toute la vie, si? Même s'il s'appelait Narcisse?
-Quelques minutes encore. Ce truc m'énerve.
-Eh bien cela n'énerve pas les chats. Et même, cela leur facilite la vie.
-Ce n'est pas ma question. Pourquoi dites-vous "tous les os péniens"?
Résigné Danglard se détacha de son écran. Il entendait crier les mouette dans le téléphone, il devinait donc parfaitement où traînait le commissaire, et dans quel état il était, plus venteux que l'air sur le fleuve...


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vendredi 4 septembre 2009

"Petites faims" de Marc Solal

C'est Emmanuel Khérad qui m'avait donné l'eau à la bouche dans sa Librairie Francophone. Un livre combinant nouvelles et recettes de cuisine, quoi de plus alléchant? La quatrième de couverture a fini de me convaincre:


D'assiette en assiette de table en table, avec un savoureux sens du détail, Marc Solal dévoile les émotions qui se nouent autour des "petites faims". En un bouquet de textes courts et délicats, il évoque la violence des passions, le désir, la haine, l'ambition ou la solitude. Dans une prose émouvante, drôle, parfois absurde, il n'hésite pas à adopter le point de vue du homard, à déplorer le suicide d'un poisson rouge... Il sait nous mettre l'eau à la bouche et le vague à l'âme.
En bonus, les vraies recettes des plats consommés dans les nouvelles. Et on se demande alors qui l'emporte, du gastronome ou de l'écrivain...


Je n'ai pas été déçue. L'ensemble est truculent, alléchant, drôle. Personnellement, je craque pour la nouvelle n°8 et je me laisserai tenter (quand j'en aurai le temps) par la soupe Pho. En attendant, je vous sers en hors-d'oeuvre la première nouvelle:


-Dis donc, toi, tu n'aurais pas un peu grossi?
-Moi? C'est possible avec tout ce qu'on mange ici.
-Qu'est-ce qu'on t'a servi hier?
-Hier? Attends que je me souvienne, ah! Oui! Un osso bucco avec un riz safrané, un délice. J'en ai repris trois fois, et toi?
-Moi? J'ai eu du gigot d'agneau avec des haricots moelleux... un vrai régal!
Ils se sourient d'un air complice.
Assis sir le bord du lit de leur baraquement, ils ouvrent, entre eux, une serviette aux couleurs passées. Elle contient deux morceaux de pain rassis.
-Bon appétit, Moshé.
-Bon appétit, Isaac.
Ils mangent le pain en silence, fermant les yeux pour mieux en ressentir le goût. Ils en savourent chaque miette.
-Mmm! Excellent, ce caviar! dit Moshé.
-Peut-être un peu trop salé! répond Isaac.
Ils étouffent leurs rires pour ne pas attirer l'attention du kapo.



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jeudi 3 septembre 2009

Sur le chemin de l'école

Souvenez-vous il y a 1 an... Petit Bonhomme faisait sa première rentrée. Maintenant il est rodé, content de retrouver son école, ses copains et bientôt Nounou. Nous recevrons régulièrement ses dessins, peintures, déguisements. Il y aura la kermesse, ses répétitions, ses préparatifs et le grand jour. A lui chants et chorégraphie loufoques! Et puis les sorties aussi (angoisse de maman: va-t-il être malade dans le bus?...) Et dire que Jolie Princesse fait sa rentrée aussi mardi prochain: premier après-midi chez Nounou! Je ne sais pas si un jour, je m'y ferai...


note de milieu de journée: Petit Bonhomme a retrouvé ses copains, son environnement (même si sa classe n'est pas dans la salle excomptée... rhôôô!) et ses habitudes. A 13:30, j'ai juste eu droit à un petit bisou de loin. C'est tellement mieux d'être avec des enfants de son âge!!!!
Et vous, la rentrée des votres? c'était comment?

mardi 1 septembre 2009

Noir c'est noir

Jolie Princesse a pris sa vitesse de croisière et nous la notre. Elle fait ses nuits (youpi!) mais dort peu le jour, et surtout par tranches d'une heure. Le reste du temps, elle est calme mais réclame, deci delà, des promenades. Son papa préparant les vendanges (qui commencent demain, déjà!), je n'avais pas encore réussi à me mettre sérieusement aux fourneaux. Ce dimanche, je me suis rattrapée: cuisses de poulet farcies, crème renversée et gâteau au chocolat. LE gâteau au chocolat. Celui qui est très simple. Très chocolat. Très demandé par ceux qui la connaissent. Et dont j'ai trouvé la recette sur l'emballage d'une tablette de chocolat à dessert. Autant dire que toute la blogosphère doit l'avoir dans ses tablettes. Tant pis. Je donne ma version quand même.



"MON" GÂTEAU AU CHOCOLAT
(pour un plat à gratin de 15cm par 15cm, environ)
  • 230g de chocolat à cuire
  • 200g de beurre (salé, c'est sympa aussi)
  • 4 oeufs
  • 150g de sucre
  • 80g de farine
  • 80g d'amandes effilées

Faire fondre le chocolat dans une casserole, à feu doux. Quand il est fondu ajouter le beurre et homogénéiser.

Dans une saladier, mélanger les oeufs, le sucre et la farine. Puis le mélange chocolat-beurre. Ajouter les amandes.

Verser dans le plat, beurrer et faire cuire 25 minutes pour un résultat fondant.

Notes:

1/ on peut ne pas mettre d'amandes ou les remplacer par des pépites de chocolat, des noix de pécan, des morceaux de poire, etc...

2/ cuire plus ou moins, selon qu'on veut le coeur fondant ou non.


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