Je l'avoue, ce livre je l'ai acheté pour deux mauvaises raisons : j'en avais lu une bonne critique dans une revue quelqueconque (d'habitude, je me méfie toujours des critiques, elles ne correspondent presque jamais à ce que j'aime) et j'ai beaucou aimé l'objet (couverture mate et aux couleurs sourdes). Je n'ai finalement pas été déçu.
Elsa et Martti se sont aimés pendant des nombreuses années. Eleonora, leur fille, est près d'eux ainsi que leurs deux petites filles, Anna et Maria. Quand Elsa a un cancer et s'affaiblit, tous les soutiennent, l'accompagnent. Deviennent plus intimes aussi. Lors d'un après-midi complice avec sa grand-mère, Anna découvre une vieille robe dans une armoire. Elle ne sait pas qu'elle vient de découvrir un secret de famille. Un secret d'amour et de peine. Qui lui révèle sa mère, ses grands-parents. Mais aussi qui met en lumière son histoire personnelle.
Anna et grand-père échangent un sourire de connivence; il renferme un pacte d'indiscipline qui les met hors de la sphère d'influence de cette femme tatillonne. C'est ainsi qu'ils étaient jadis. Ils allaient à la pâtisserie Fazer se régaler en secret, bien que la mère d'Anna lui eût interdit de manger du sucré avant le dîner. Ils avaient les idées larges et l'esprit insouciant, ils se promenaient en tramway et imaginaient la vie des passants.
Anna a conservé cette habitude.
Elle choisit quelqu'un, au coin d'une rue ou dans le tram, elle imagine ses journées, ses joies et ses peines. De cette manière, il est plus facile de supporter le poids de ses propres jours, son chagrin comme une tache d'encre qui quelquefois s'écoule en elle, et les mardis soir lorsque dans l'escalier se répand l'odeur du poisson frit et que rien ne change jamais. C'est facile de raconter l'histoire des passants. Ce qui est plus difficile, c'est de ne pas s'éloigner de la sienne.
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