mercredi 27 mai 2009

Bio beau... ou pas beau?


Sur les bons conseils d'Isabelle, j'ai écouté l'émission d'Isabelle Giordano sur France Inter donc le titre me parle "Certains scientifiques le recommandent: faut il passer les bébés au bio?". Vaste programme. L'émission se concentre essentiellement sur les produits cosmétiques. Cela me renvoie à un article de Flannie sur les parabens qui n'éclaire pas forcément mais pousse à la réflexion. En effet, éliminer les parabens semble la solution pour tout le monde. Mais si le remède est pire que le mal, que faire? C'est la question que je me pose depuis quelques temps. J'aimerais sauter le pas et faire mes cosmétiques moi-même, surtout pour Petit Bonhomme et Jolie Princesse. Mais si, faute de conservateur suffisant, ils reçoivent des toxines pire que les parabens, où est le bénéfice? Si je troque mon eau de Javel, miracle du ménage, contre des huiles essentielles, certes naturelles mais non inoffensives, quelles peuvent être leurs réactions?


J'en viens à un petit extrait d'une autre émission de ma radio préférée, La tête au carré de Mathieu Vidard, dont le sujet d'aujourd'hui était "Comment nourrir la planète". Outre les réflexions de scientifiques (dont le directeur du CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, basé à Montpellier et que je connais un peu), une remarque m'a faite réfléchir. Michel Griffon (le fameux directeur du CIRAD) indiquait que tous les pays devaient garder une part d'agriculture vivrière, afin de ne pas être dépendant de marchés et de spéculations. Mais, pour lui, le problème de développement venait du fait que tous les hommes politiques (et leurs citoyens) ne pensent "développement", "modernité", "innovation" qu'à travers l'industrie et les services. L'agriculture est définitivement reléguée au rang de "ringarde", "ancestrale", "plouc". Et ce quelque soit le pays choisi. Voilà une remarque judicieuse. A l'heure où on cherche à manger naturel, où le "bio" a le vent en poupe, qui se réjouirait de voir son enfant s'épanouir dans une vocation agricole? Quel consommateur ne cherche pas son salut auprès des industriels plutôt qu'auprès du paysan (dit au sens noble) de coin?


Je ne suis pas forcément une fanatique du bio même si la question me préoccupe et si, pour mon métier (agricole, ça va de soi), je suis plongée dedans tous les jours. Je me pose aussi des questions quant à l'opportunisme de certains publicitaires ou industriels. Trop de bio tue-t-il le bio? Alors je jongle entre ma boutique bio, mon panier de fruits et légumes bimensuels, la grande surface voisine et le discount du coin. Plus j'avance, et plus je me demande si revenir à la base (ingrédients de base, produits de proximité et de saison, retour à la simplicité, etc...) ne serait pas une solution simple et efficace?


Et vous, vous faites comment?

5 commentaires:

Flannie a dit…

D'accord avec tes derniers mots: ingrédients de base et retour à la simplicité devraient être une bonne solution. ;-)

Aneth and Co a dit…

@ Flannie: je suis 100% d'accord avec toi!

Tiuscha a dit…

De fait avec les nouvelles directives européennes, le bio ne sera plus vraiment... bio !

Aneth and Co a dit…

@ Tiuscha: c'est la grande polémique à l'heure actuelle. Ceci dit, le fait de ne pas utiliser de pesticides me semble déjà un tel progrès (je travaille dans la viticulture bio) par rapport à certaines utilisations outrancières de la chimie. Mais au-delà d'un label, je crois que c'est un nouveau mode de vie qu'il faut acquérir.

Tiuscha a dit…

C'est clair, j'essaie de consommer local le plus possible, c'est autant bon et sain, qu'éthique et écologique !
Mais pour le vin, on boit quand même autre chose que du Cote du Rhone !