mercredi 3 septembre 2008

La Consolante (Anna Gavalda)

Je ne suis guère originale en terme de lectures. Si je voue un culte à Agatha Christie ou à Rudyard Kipling, je reste assez groupie. Et quand je trouve un auteur qui m'emporte dans son univers, même si l'écriture est facile, même si tout le monde aime, j'aime aussi (d'ailleurs, je trouve assez fumeuse la théorie qui veut que tout ce qui devient connu du grand public, devient également sans intérêt!).

Quand j'ai entendu parler d'Anne Gavalda la première fois (sur France Inter il me semble), j'ai été tenté par son ouvrage. Pensez donc, un recueil de nouvelles s'appellant joliment "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part", comment aurais-je pû résister? Depuis, je suis fidèle au poste à chaque nouvelle sortie.





"La Consolante"... voilà un bien joli titre. Et une jolie histoire. Alors bien sûr, après "Ensemble c'est tout", on les connaît les belles histoires de Gavalda: des personnages généreux, mangés par la vie, remplis de fêlures et regrettant leurs rêves de jeunesse. Mais pourquoi bouder son plaisir. Si l'histoire de Charles Balanda met du temps à se mettre en place, si le fantôme d'Anouk hante sans donner de réponse, si Marion reste dans le mystère de son enfance et manque d'épaisseur, on prend un plaisir fou à rencontrer Kate et sa tribu, sa grande maison et sa ménagerie. On aurait presque envie d'aller y habiter dans cette ferme perdue au milieu des arbres, entre forêt et torrent, sortie d'un autre âge, presque envie d'y croire que la campagne c'est facile et les vieilles maisons aussi.



Et puis il y a ces enfants, cette horde d'enfants, qui font croire que la vie sera meilleure demain. Et si bien sûr, l'éducation d'un enfant passe par des moments somme toute moins funny que ceux décrits dans ce livre, le message est là et prolonge joliment celui d'"Ensemble c'est tout".



Je vous livre ici un petit extrait qui m'a touché. Pourquoi? parce que le style est gavald-esque en diable et que j'adore les sablés et les énumérations:

Charles à New York:



"Fit un détour par le Flatiron Building, cet immense bâtiment en forme de fer à repasser qui l'avait tellement impressionné lors de sa première visite... Edifié en 1902, l'un des plus hauts à l'époque et surtout, l'une des premières structures en acier? Leva les yeux.

1902...

1902 putain!

Quels génies...

Et parce qu'il s'était perdu, de retrouva devant la vitrine d'un magasin de matos pour pâtissiers. N.YY. Cake Supplies. Pensa à elle, pensa à eux tous, et se ruina en emporte-pièce.

Il n'en avait jamais vu autant de sa vie. Toutes les formes possibles et imaginables...

Décrocha des chiens, des chats, une poule, un canard, un cheval, un poussin, une chèvre, un lama (oui, il y avait des cutters en forme de lama...), une étoile, une lune, un nuage, une hirondelle, une souris, un tracteur, une botte, un poisson, une grenouille, une fleur, un arbre, une fraise, une niche, une colombe, une guitare, une libellule, un panier, une bouteille et euh... un coeur.

La vendeuse lui demande s'il avait beaucoup d'enfants.

Yes, he replied."



Voici donc 634 pages de bonheur, venues réveiller mes vacances, quand en émergeant d'une semaine de KO-repos, je suis sortie de ma torpeur.
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