samedi 4 octobre 2008

Pezzettino (Leo Lionni)


Les rayons des livres pour enfants regorgent souvent de bonnes surprises. Même pour les grands. Petit Bonhomme n'aime pas se cantonner au rayon "livres et imagiers" pour les petits comme lui. Il aime chercher partout. Fouiller. Explorer. L'album "Frédéric et Compagnie" de Leo Lionni lui a plu de suite. Et plus particulièrement l'histoire de "Pezzettino", ce petit bout qui doute tant de lui qu'il n'envisage sa vie que dépendant de quelqu'un d'autre.





Ce conte très beau, illustre la valeur de chacun, la différence. Les collages de Leo Lionni sont colorés, gais, plaisent aux petits et aux grands. Son esthétique est inédite dans l'illustration pour enfant mais elle est parlante. L'abstraction dont elle fait preuve, sert les histoires, les rend plus forte. Leo Lionni font voir le monde avec des yeux d'enfants.

Leo Lionni est né à Amsterdam en 1910. Son père est tailleur de diamants et sa mère chanteuse soprano. Il vit entre Bruxelles (où habitent ses grands parents), Gènes et les Etats Unis. Après ses études secondaires, il part pour Zurich où il étudie les sciences économiques. C'est de cette époque que datent ses premiers dessins et tableaux. De 1933 à 1939, Leo Lionni vit surtout à Milan et prend une part active à la vie artistique de la capitale lombarde. En 1939, il part pour les États-Unis, prend la nationalité américaine, et entre comme directeur artistique dans une agence de publicité importante de Philadelphie. C'est lui qui, le premier, fait travailler des artistes de renom tels que Léger, De Kooning, Calder, pour la publicité. Pendant toute cette période Leo Lionni mène de front sa carrière de directeur artistique et de peintre. Son premier livre pour enfants, Petit-Bleu et Petit-Jaune, paraît en 1959. C'est sans doute un des rares exemples de livres pour enfants où l'abstraction formelle s'accorde magistralement au fond.

Vous mettre des extraits de "Pezzettino" n'est pas possible. C'est un tout. Une planche seule ne signifie rien. Je préfère vous proposer un extrait de la préface de "Frédéric et Compagnie" par Sophie Chérer:

Vous êtes un homme d'affaires new-yorkais harassé par sa journée à la Bourse, et vous n'aspirez qu'à une chose: finir de lire en somnolant le Wall Street Journal dans le train de banlieue qui vous ramène de Manhattan.
Nous sommes en 1959 et votre trajet de retour ne court pas le risque d'être troublé par les sonneries de téléphones portables. La seule nuisance sonore capable de vous gâcher le voyage, ce serait, éventuellement, un enfant.
Mais des enfants, normalement, il n'y en a jamais à cette heure sur la ligne de Greenwich.[...] Soudain, vous entendez des cris. Des rires en cascades. Un tremblement de terre. Votre siège vascille.[...] Il y a un enfant dans le wagon. Deux. [...] Vous allez vous faire quelque chose, vous lever... Quand un grand type arrive à grands pas. Lunettes, cheveux ondulés, pantalon au pli impeccable, chaussures bien cirées. Il étend ses grands bras, attrape un enfant dans chaque main, les cale au fond du siège en face de lui, ouvre sa serviette de cuir, en sort un numéro inédit de la revue Life et déclare d'un ton solennel:
"Je vais vous raconter une histoire!"
Et il se met à feuilleter sa revue fébrilement. Il en arrache une page. Il déchire des morceaux. Des gros, des petits, des confetti. Puis il installe sa serviette sur ses genoux en guise de tablette et y dispose les chutes de papier. Un rond bleu. Et il dit:
"Lui, c'est Petit-Bleu".
Les enfants sont bouche bée. Un rond jaune:
"Lui c'est Petit-Jaune. Le meilleur ami de Petit-Bleu. Un jour, après avoir joué à cache-cache, ils s'étaient embrassés si fort... qu'ils étaient devenus tout verts!"
Vous laissez tomber le Wall Street Journal. Vous avez cinq ans. Vous pensez: "Encore".

1 commentaire:

..... a dit…

tiens c'est pas mal ca !! j'aimerai bien un sac avec ce dessin de souris !!!! trop mimi